Marie-Pierre Gadoua - Archéologue superviseure
Marie-Pierre Gadoua, Archéologue superviseure

Nom / Name: Marie-Pierre Gadoua

 Lieu de naissance / Hometown: Montreal

 Rôle dans le projet / Role in the project : Superviseure du laboratoire / Laboratory supervior

 Pourquoi es-tu intéressé par ce projet? / Why are you interested in this project?

Ce projet a tout d’abord attiré mon attention car il documente plus de 5000 ans d’occupation humaine sur les berges de l’île de Montréal. Ceci représente plusieurs cultures, autochtones et européennes, et fait foi de la période de contact entre ces dernières. En tant qu’archéologue spécialiste des questions coloniales, je ne pouvais trouver mieux comme terrain de recherche cet été. L’école de fouilles de l’Université McGill avait besoin d’un superviseur de laboratoire, ce qui est aussi une de mes spécialités, c’est-à-dire tout ce qui a trait à l’analyse et l’interprétation des vestiges matériels. J’ai été attirée aussi par l’aspect public du projet, pour lequel je présente aux visiteurs nos trouvailles, leur racontant tout ce que ces fragments d’objets peuvent nous enseigner sur la vie et l’identité des gens qui sont passés par ici au cours des derniers millénaires. Ceci donne lieu à des échanges fort enrichissants, notamment avec les résidents du quartier et les visiteurs autochtones.

I was attracted by this project mainly because the site documents 5000 years of human occupation on the shore of the Island of Montreal. This represents many different cultures, Native and European, and it also concerns the contact between them. As an archaeologist specialist of colonial questions, I couldn’t find a more interesting research field for the summer. The fieldschool of McGill University needed a laboratory supervisor, which is also one of my specialty, that is everything that pertains to the analysis and the interpretation of artefacts. I was also attracted by the public aspect of the project, according to which I present to visitors our finds, telling them what these fragments can teach us about the life and identity of people who passed by the site over the past millenia. This is also the opportunity to create enriching discussions, notably with residents from the neighbourhood and with Native visitors.

Dis-nous quelque chose à ton sujet / Tell us something about you :

Mon intérêt pour l’anthropologie et l’archéologie date de mon enfance. Lors de vacances en famille à travers le Québec, j’éprouvais toujours un mélange de curiosité et de tristesse face aux boutiques souvenirs remplies de poupées « amérindiennes » aux longues tresses et coiffées de plumes, de totems en bois, capteurs de rêves et autres babioles faites pour les touristes. J’étais toute petite, je ne savais rien ou presque de l’histoire coloniale de la province, mais je voyais bien à travers ces boutiques que quelque chose ne tournait pas rond dans notre société. Je voulais en savoir davantage sur ces gens qui étaient ici avant nous, afin d’éventuellement participer à mieux les faire connaître et reconnaître parmi les non-autochtones (autrement qu’avec des bibelots faits en série!). Au fil de mes études dans le domaine, je me suis découvert une fascination pour la technologie et les savoir-faire traditionnels des chasseurs-cueilleurs de l’Amérique du Nord. J’ai ensuite développé un intérêt pour l’archéologie, surtout dans l’Arctique avec les Inuits. En complétant mon doctorat et à travers divers contrats à titre de consultante, je me suis spécialisée dans l’archéologie collaborative, où je multiplie les projets avec les communautés autochtones afin de nourrir les interprétations que l’on fait des artefacts et des sites où ils sont trouvés. Ce que je préfère par-dessus tout est de créer des partenariats entre les musées et divers organismes autochtones, afin de nourrir l’engagement de part et d’autre et générer des expositions qui démontrent bien les aspects traditionnels et contemporains de leurs cultures.

My interest for anthropology and archaeology dates back to my childhood. During family vacations across Quebec, I always had a mixed feeling of curiosity and sadness when visiting souvenir boutiques full of « amerindian » dolls with long braids and feathers, wodden totems, dream catchers and other objets for tourists. I was very young, I knew nothing (or almost) about colonial history of the province, but could see through these gift shops that something was wrong in our society. I wanted to know more about these people who were here before us, and eventually contribute to their better presentation and representation among non-Natives (without these curios made in series!). In the course of my studies, I developed a fascination for the traditional technology and know-how of hunter-gatherers in North America. I then developed an interest for archaeology, especially in the Arctic, working with Inuit. Over the course of my Ph.D. studies and through diverse consultant contracts, I specialised in collaborative archaeology, developing and participating to different projects with Native communities, with the aim to feed our interpretations of artefacts and sites. What I prefer above all is to create partnerships with museums and diverse Native organisations, as a way to feed the engagement between them, and to generate exhibitions that demonstrate the traditional and contemporary aspects of their cultures.